Comment Survivre Sur Facebook ?
Ah, Facebook, cette joie du quotidien. Cette page ouverte en un délicieux réflexe quand tu rentres d’une dure journée et que tu t’affales devant ton ordinateur pour une séance de glandouille bien méritée. Ce profil qui t’appelle irrésistiblement depuis ton smartphone dès que la personne avec qui tu prends un verre s’absente aux toilettes. Cet équivalent de la récréation lorsqu’en plein boulot chiant, tu t’accordes une pause. À moins bien sûr que tu fasses partie de la team qui bosse toute la journée avec Facebook allumé. Ce qui n’est pas mon cas. Pas du tout. Jamais.
Qui as-tu sur ton compte Facebook ?
- Tes amis, les vrais de vrais, que tu vois régulièrement dans la vraie vie. Avec eux, Facebook c’est juste un moyen de partager des trucs supplémentaires : vos photos de soirées où vous avez tous des têtes plus arrachées les uns que les autres, des articles intéressants sur la fleurcup ou des vidéos marrantes sur le caca (chacun ses amis hein, jugez pas). Votre amitié et votre complicité s’étendent jusque dans le monde virtuel et c’est beau.
- Les potes de tes potes. Et les potes des potes de tes potes. Et les potes des potes des potes de tes, bref. Parce que les amis de mes amis sont mes amis et que pour organiser les soirées c’est plus simple.
- Tes collègues. Parce que bon voilà, on est pas que des machines à travailler, on est tous des humains quoi, et c’est bien de se considérer autrement que sur le lieu du travail enfin voilà quoi.
- Des personnes que tu fréquentes plus mais que tu gardes pour le souvenir, pour avoir une idée de ce qu’elles font de leur vie et parce que tu les aimais bien.
- Des personnes que t’as jamais fréquentées mais avec qui vous vous êtes ajoutés parce que machine est une amie en commun qui m’a tellement parlé de toi que bah du coup on se connaît pas en vrai mais grâce à Facebook je sais que t’as un poisson rouge qui s’appelle Bozo et c’est déjà pas mal.
- Des gens que t’aimes pas trop ou que tu trouves un peu cons mais que tu supprimes pas parce que c’est drôle et divertissant de lire les kilomètres d’insanités qu’ils postent, les jours où tu t’ennuies. Et en plus comme ça tu te sens intelligent-e.
Waouh, ça fait un sacré milkshake social tout ça. C’est précisément ça qui fait de Facebook une véritable jungle virtuelle. Et la jungle, c’est tout plein de dangers. Qu’il faut anticiper, contourner, affronter, terrasser.
Qui as-tu sur ton compte Facebook ?
- Tes amis, les vrais de vrais, que tu vois régulièrement dans la vraie vie. Avec eux, Facebook c’est juste un moyen de partager des trucs supplémentaires : vos photos de soirées où vous avez tous des têtes plus arrachées les uns que les autres, des articles intéressants sur la fleurcup ou des vidéos marrantes sur le caca (chacun ses amis hein, jugez pas). Votre amitié et votre complicité s’étendent jusque dans le monde virtuel et c’est beau.
- Les potes de tes potes. Et les potes des potes de tes potes. Et les potes des potes des potes de tes, bref. Parce que les amis de mes amis sont mes amis et que pour organiser les soirées c’est plus simple.
- Tes collègues. Parce que bon voilà, on est pas que des machines à travailler, on est tous des humains quoi, et c’est bien de se considérer autrement que sur le lieu du travail enfin voilà quoi.
- Des personnes que tu fréquentes plus mais que tu gardes pour le souvenir, pour avoir une idée de ce qu’elles font de leur vie et parce que tu les aimais bien.
- Des personnes que t’as jamais fréquentées mais avec qui vous vous êtes ajoutés parce que machine est une amie en commun qui m’a tellement parlé de toi que bah du coup on se connaît pas en vrai mais grâce à Facebook je sais que t’as un poisson rouge qui s’appelle Bozo et c’est déjà pas mal.
- Des gens que t’aimes pas trop ou que tu trouves un peu cons mais que tu supprimes pas parce que c’est drôle et divertissant de lire les kilomètres d’insanités qu’ils postent, les jours où tu t’ennuies. Et en plus comme ça tu te sens intelligent-e.
Waouh, ça fait un sacré milkshake social tout ça. C’est précisément ça qui fait de Facebook une véritable jungle virtuelle. Et la jungle, c’est tout plein de dangers. Qu’il faut anticiper, contourner, affronter, terrasser.
TOI, VERSION 2008
Hé oui hélas. Ton premier ennemi sur Facebook, c’est toi-même, ton toi d’avant qui ne connaissait pas la limite entre poster des statuts rigolos et raconter sa life inintéressante à ses 300 contacts. Ceci est surtout vrai si tu as rejoint la communauté facebookienne au beau milieu de ton adolescence. Je me suis inscrite à 15 ans. Imagine le massacre. En allant faire un tour dans les bas-fonds de mon profil, je me suis retrouvée submergée par dix-huit mille statuts à propos du bac de français, des échanges de cœurs dégoulinants avec l’amoureux de mes 16 ans, des photos « artistiques » que je pensais faire à l’époque, des résultats de tests en ligne débiles du type « quel fruit de mer es-tu » et des articles où je racontais subtilement mes déboires à grands coups de sous-entendus et de phrases mystérieuses dont tout le monde se battait bien les couilles, sauf mes copines à qui j’avais déjà tout raconté in real life – mais au moins je leur donnais l’occasion de se la péter en laissant un commentaire tout aussi mystérieux qui laissait entendre qu’elles avaient compris ce que personne d’autre ne pouvait comprendre. Bref, une tragédie.
Oh mon Dieu. J'ai VRAIMENT été capable d'écrire ça un jour.
Et le pire dans tout ça, c’est que toi, tu oublies. Tu oublies, jusqu’à ce que le plus perfide de tes potes s’amuse à remonter ta page Facebook jusqu’aux tréfonds de cette sombre période, et à liker et commenter chacun de tes statuts et photos les plus déplorables, afin de bien les faire remonter dans le fil d’actualité de TOUS vos contacts communs. Merci les copains !
Du coup, je te conseille d’aller rendre une petite visite à ton adolescence facebookienne un de ces quatre, et de supprimer les niaiseries les plus compromettantes. Ca pourrait éviter quelques drames, comme de faire remonter cette photo de toi bourré-e avec des marshmallows dans le nez sous les yeux de l'attrayante personne que tu viens d’ajouter à ton réseau.
Du coup, je te conseille d’aller rendre une petite visite à ton adolescence facebookienne un de ces quatre, et de supprimer les niaiseries les plus compromettantes. Ca pourrait éviter quelques drames, comme de faire remonter cette photo de toi bourré-e avec des marshmallows dans le nez sous les yeux de l'attrayante personne que tu viens d’ajouter à ton réseau.
LES EXHIBOS RELOU
Alors bon, c’est sûr, le principe même de Facebook c’est qu’il faut pas avoir trop peur de se montrer. Parce qu’on te propose de mettre une photo de toi en profil, de rentrer dans tes infos ta date d’anniversaire, ta ville, ton job, tes études, ton numéro de téléphone et ta situation amoureuse. Parce qu’à n’importe quel moment de la journée tes potes peuvent tagger ton nom sur n’importe quelle publication ou photo ou poster des private joke sur ton mur, et ainsi dévoiler une partie de ta vie à ton réseau. Donc même s’il y a tout plein de paramètres à régler pour – plus ou moins – protéger ta vie privée du regard des autres, le concept du truc c’est quand même de t’exposer un petit peu.
Et ça, certains de tes contacts l’ont très bien compris. Il l’ont tellement bien compris qu’à la fin de la journée, tu sais que Germaine a mangé du muesli au petit dej, qu’ensuite elle est allée au sport en brassière rose, qu’elle a vu son pote Romaric et qu’ils ont mangé des churros, qu’en rentrant chez elle elle s’est mis du vernis vert pomme, que son chat a vomi par terre, que son sèche-cheveux est mort, qu’elle a lu Télérama et que pour finir elle a fait une insomnie parce qu’entre minuit et quatre heures elle a posté dix-huit selfies d’elle dans son lit.
C’est ça, le pire, les selfies. Entendons-nous bien, c’est cool les selfies, moi j’aime bien ! En plus de ça, quand tu rencontres John Lennon dans la rue, tu ne peux décemment pas ne pas en tenir informé ton réseau Facebook (quoi, qu’est-ce que j’ai dit comme connerie encore ?). Non, c’est pas ça le problème. Le problème, c’est que y’a des gens qui te postent environ dix-huit mille cinq cent quarante-deux photos d’eux-même par jour sur ton fil d’actualité. C’est au mieux lassant (je connais ta tête… oui je la reconnais encore… oh tiens, encore toi), au pire super flippant.
Et ça, certains de tes contacts l’ont très bien compris. Il l’ont tellement bien compris qu’à la fin de la journée, tu sais que Germaine a mangé du muesli au petit dej, qu’ensuite elle est allée au sport en brassière rose, qu’elle a vu son pote Romaric et qu’ils ont mangé des churros, qu’en rentrant chez elle elle s’est mis du vernis vert pomme, que son chat a vomi par terre, que son sèche-cheveux est mort, qu’elle a lu Télérama et que pour finir elle a fait une insomnie parce qu’entre minuit et quatre heures elle a posté dix-huit selfies d’elle dans son lit.
C’est ça, le pire, les selfies. Entendons-nous bien, c’est cool les selfies, moi j’aime bien ! En plus de ça, quand tu rencontres John Lennon dans la rue, tu ne peux décemment pas ne pas en tenir informé ton réseau Facebook (quoi, qu’est-ce que j’ai dit comme connerie encore ?). Non, c’est pas ça le problème. Le problème, c’est que y’a des gens qui te postent environ dix-huit mille cinq cent quarante-deux photos d’eux-même par jour sur ton fil d’actualité. C’est au mieux lassant (je connais ta tête… oui je la reconnais encore… oh tiens, encore toi), au pire super flippant.
Je vois son visage... PARTOUT... TOUJOURS...
Mais ne cède pas à la panique, valeureux facebookeur. Un geste, un seul, t’évitera de sombrer dans la folie. Si tu tiens un tout petit peu à cette personne, désabonne-toi de ses publications. Si sa bouille te manque, tu pourras aller te faire un shoot directement sur son profil. Sinon, fais-lui l’équivalent virtuel du « j’suis plus ta copine » de troisième section de maternelle. Supprime-la de ton réseau, sans scrupule, sans pitié.
TES POTES PIRATES
Ils sont gentils, tes copains. Mais parfois un peu fourbes. En les côtoyant, tu as compris que si le moindre de tes secrets serait gardé par eux mieux que par une tombe, la vue de ton compte Facebook laissé innocemment ouvert à leur portée déclenchera chez eux un accès de diabolisme qui pourrait te coûter cher. Car quand tes amis de cœur prennent le pouvoir sur ton profil, c’est très peu souvent à ton avantage.
Parfois, ça reste gentil. Les frasques de l’amoureux postant en mon nom des statuts de type « j’aime les bébés dindons » ou envoyant des messages à mes amis sur le mode « je suis un gros cafard » restent par exemple dans mon périmètre de tolérance, et se terminent généralement par une bataille de mains acharnée au-dessus du clavier (pour ceux qui auraient reçu de ma part des messages du genre « je suis un gros cafaaaalkujghzqfsmoiflig », voici l’explication).
Mais parfois, tes potes sont d’humeur plus mesquine et te font virtuellement tenir des propos moins mignons et moins rigolos. Comme par exemple cette immense surprise que tu as de constater que tu as liké une page intitulée « blanchiment anal », et que dans l’affliction tu t’imagines toutes sortes de théories de hackage de compte par de malveillants inconnus, sans compter que mon Dieu si mon chef a vu ça je ne pourrai plus jamais le regarder dans les yeux… avant de te souvenir que cet après-midi tu as emprunté l’ordinateur de ton pote pour lui montrer un truc et que tu as, horreur, malheur, oublié de fermer ta session Facebook en partant. (Malheureusement ceci est une histoire vraie, merci encore mec).
Parfois, ça reste gentil. Les frasques de l’amoureux postant en mon nom des statuts de type « j’aime les bébés dindons » ou envoyant des messages à mes amis sur le mode « je suis un gros cafard » restent par exemple dans mon périmètre de tolérance, et se terminent généralement par une bataille de mains acharnée au-dessus du clavier (pour ceux qui auraient reçu de ma part des messages du genre « je suis un gros cafaaaalkujghzqfsmoiflig », voici l’explication).
Mais parfois, tes potes sont d’humeur plus mesquine et te font virtuellement tenir des propos moins mignons et moins rigolos. Comme par exemple cette immense surprise que tu as de constater que tu as liké une page intitulée « blanchiment anal », et que dans l’affliction tu t’imagines toutes sortes de théories de hackage de compte par de malveillants inconnus, sans compter que mon Dieu si mon chef a vu ça je ne pourrai plus jamais le regarder dans les yeux… avant de te souvenir que cet après-midi tu as emprunté l’ordinateur de ton pote pour lui montrer un truc et que tu as, horreur, malheur, oublié de fermer ta session Facebook en partant. (Malheureusement ceci est une histoire vraie, merci encore mec).
Mouahahahahaha !
Et pour ça, c’est comme pour la chlamydia : le plus safe c’est encore d’être prévoyant. Vérifie toujours que tu es bien déconnecté-e chaque fois que tu as ouvert ta session chez quelqu’un d’autre. Ne te fie pas au regard bienveillant de tes amis qui malgré leur air angélique sont sous l’influence du sheitan. Et surtout, venge-toi à la moindre occasion. Sinon c’est pas drôle.
LES FACEBOOKEURS HAUTE TENSION
Last but not least, voici la plaie des réseaux sociaux : les surexcités du zboub qui incendient tout et tout le monde bien au chaud derrière leur photo de profil. Souvent, c’est le genre de personne qui dévoile avec grandiloquence ses belles et nobles idées politiques dans ton fil d’actualité. Ce qui en soi n’est pas un mal : c’est un des beaux avantages de Facebook, diffuser ses idées, faire entendre sa voix, liberté d’expression ma gueule, je cautionne à fond.
Problème : je sais pas pour les tiens mais les miens, déjà, ils ont souvent des idées un peu de merde (après chacun les siennes, passe encore) et au moindre commentaire exprimant un désaccord quelconque avec les inepties qu’ils postent, leur tension monte d’environ 142 crans et ils se ruent sauvagement sur leur clavier pour t’envoyer toutes les flammes de l’enfer à travers l’écran de ton ordinateur portable. Du coup c’est un tout petit peu pathétique et exaspérant, parce qu’il y a pas plus vain et stérile que d’essayer de discuter dans un environnement de paranoïa virtuelle.
Problème : je sais pas pour les tiens mais les miens, déjà, ils ont souvent des idées un peu de merde (après chacun les siennes, passe encore) et au moindre commentaire exprimant un désaccord quelconque avec les inepties qu’ils postent, leur tension monte d’environ 142 crans et ils se ruent sauvagement sur leur clavier pour t’envoyer toutes les flammes de l’enfer à travers l’écran de ton ordinateur portable. Du coup c’est un tout petit peu pathétique et exaspérant, parce qu’il y a pas plus vain et stérile que d’essayer de discuter dans un environnement de paranoïa virtuelle.
La solution pour ne pas se retrouver au cœur d’un débat inutile et pourri semble simple : ignorer les statuts débiles, intolérants, obscurantistes ou politiquement à côté de la plaque, et supprimer leurs auteurs de tes contacts. Mais voilà, parfois, tu n’y tiens plus : impossible de laisser passer un propos aussi con et qui va autant à l’encontre de tes convictions. Du coup, tu fais ce qu’il ne faut pas faire : tu commentes. Grosse erreur. Tu n’auras pas à attendre longtemps pour qu’un pavé incendiaire soit rédigé à ton intention, ce qui évidemment, t’ahurira encore plus parce que, dans ta pure innocence, tu pensais pas que la bêtise pouvait aller encore plus loin que ça.
Alors dis-toi un truc : les personnes qui crachent comme ça leurs grandes idées sur Facebook sans les réfléchir ni les documenter ni les considérer en fonction de l’opinion d’autrui, ces personnes là ne sont pas capables de discuter. Jamais tu ne pourrais débattre avec elles autour d’un verre parce qu’elles sont butées et retranchées dans leurs idées. Ton acte est donc inutile, jeune justicier : lâche donc l’affaire et prends-toi une bière (l’alcool c’est mal).
Qui aurait cru qu’un simple outil de distraction sociale renfermerait autant d’enjeux ? Facebook est devenu une personne à part entière, une personne avec 350 personnalités que tu transportes toute la journée dans ta poche, bien cachée dans ton smartphone. Trop pratique ! Même si parfois un peu envahissante, quand elle capte toute l’attention du pote en face de toi alors que tu voulais lui raconter ta dernière cuite en détail. La prochaine fois, tu sauras quoi faire : poste un statut de bourré et fais un selfie avec la cuvette des toilettes. Pas de doute, l’info passera.
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