« HOMMES = FEMMES ? » : DE L’HUMOUR DOUTEUX D’HUGO TOUT SEUl
Féminisme : fait de penser et de revendiquer les femmes et les hommes égaux au sein de la société, et de condamner les inégalités sociales maintenues entre eux dans notre monde.
Ca, c’est fait. Ca semble con mais je sais d’expérience à quel point il est usant d’essayer de dialoguer avec des personnes croyant dur comme fer que le féminisme est au choix :
Ca, c’est fait. Ca semble con mais je sais d’expérience à quel point il est usant d’essayer de dialoguer avec des personnes croyant dur comme fer que le féminisme est au choix :
- Le désir d’un monde dominé par des femmes assoiffées de pouvoir et de vengeance envers tous les porteurs de couilles de cette Terre
- Un mouvement de surexcitées ayant pour unique but de montrer leurs seins pour choquer le brave peuple (c’est vrai quoi, des seins, c’est traumatisant)
- Le nom d’une communauté dont le mode de vie consiste principalement à se laisser pousser les poils d’aisselles jusqu’aux chevilles.
Le féminisme comme décrit en tout début d’article, ça fait des années qu’il tient une place importante dans ma vie. De fait, j’ai à mon actif la lecture de tonnes de bouquins, d’articles, de strips et le visionnage de nombreux films, clips, vidéos en tous genres traitant du sujet, et de manière évidente, j’admire et encourage toute production de média traitant de la question de l’égalité homme-femme. Et c’est pas évident d’en parler. Parce que le féminisme est une question extrêmement large, qui concerne de nombreux domaines eux-mêmes fort vastes, et qu’il est pas évident de parvenir à se faire un avis sur tout, qu’on peut être à la fois rempli-e de convictions et pétri-e de contradictions sur le sujet, et qu’entre féministes, on en vient parfois à se marcher sur les pattes, et c’est vraiment dommage. Ca, plus le fait que le féminisme est un des sujets les plus à même de provoquer des tollés (avec le terrorisme et la couleur bleue ou blanche d’une robe de soirée bien sûr) (non, pitié, ne vous battez pas).
Toutes ces difficultés, j’en suis bien consciente. Je sais qu’il est loin d’être évident de s’exprimer sur le sujet, et encore moins publiquement. Mais parfois. Parfois. Parfois j’hallucine littéralement de voir à quel point certaines personnes se revendiquant féministes arrivent à piétiner bien soigneusement tous les principes qu’elles prétendent défendre. Et ce soir, avec sûrement un peu de retard sur le reste de l’Internet, j’ai découvert une récente vidéo d’Hugo Tout Seul intitulée « HOMMES = FEMMES ? ».
Et j’ai failli en bouffer mes chaussettes de consternation.
Toutes ces difficultés, j’en suis bien consciente. Je sais qu’il est loin d’être évident de s’exprimer sur le sujet, et encore moins publiquement. Mais parfois. Parfois. Parfois j’hallucine littéralement de voir à quel point certaines personnes se revendiquant féministes arrivent à piétiner bien soigneusement tous les principes qu’elles prétendent défendre. Et ce soir, avec sûrement un peu de retard sur le reste de l’Internet, j’ai découvert une récente vidéo d’Hugo Tout Seul intitulée « HOMMES = FEMMES ? ».
Et j’ai failli en bouffer mes chaussettes de consternation.
Hugo commence par nous affirmer – un peu maladroitement – que lui, il est pour l’égalité hommes-femmes : ah, il est plutôt chouette ce garçon. J’essaye de faire taire la petite voix cynique et chiante au fond de mon crâne qui couine que ce type d’ouverture, ça me rappelle vaguement le genre de tournure de phrase bien-pensante qui ne peut se terminer que par une énormité – tu sais, les débuts de phrase du genre « je suis pas raciste, mais… ». Bref. Je fais taire ma conscience et continue mon visionnage. Autant te dire que je ne vais pas être déçue. Parce que putain, des « mais », y’en a à la pelle !
Hugo nous pointe en premier lieu une différence primordiale (et bien sûr naturelle) entre hommes et femmes : la capacité à taxer des clopes dans la rue. Voilà, nous les meufs, il nous suffit de demander une clope à n’importe quel inconnu du dehors pour voir notre demande satisfaite dans l’instant. Vrai, peut-être, le plus souvent. Mais voilà, pour Hugo, c’est « normal » ! C’est normal parce que, je cite, on « joue » de nos « atouts » pour embrouiller l’esprit du mâle qui, ruisselant de bave, nous enterre sous une pluie de paquets de Marlboro ! Là, ma mâchoire se crispe un chouïa. Après tout, nos atouts féminins, c’est censé être eux qui provoquent sifflements (« flatteurs »), remarques (« sympa ») et insultes (« méritées, t’avais qu’à répondre sale pute ») qu’on se prend régulièrement dans la face en mettant le nez dehors. Mais bon, si ça nous permet de fumer une clope gratuite de temps en temps, ça vaut grave le coup franchement.
D’ailleurs, ces pauvres mecs, ça marche pas pareil pour eux, parce que des atouts, ben ils en ont pas, comme nous le montre Hugo, qui demande une clope froc baissé à deux nanas qui l’ignorent superbement (alors que moi, chaque fois que je demande une clope à quelqu’un en baissant ma culotte dans la rue ça marche grave bien). Et là franchement, ça m’attriste. Alors comme ça nous les meufs, on a des « atouts » qui nous rendent attirantes aux yeux des mecs, mais les mecs, eux, ne possèdent rien qui puisse faire envie aux femmes ? En passant même sur le fait qu’un homme puisse être attiré par un homme et une femme par une femme (breaking news), mettons les choses au clair : les mecs, OUI, on vous mate le cul, ainsi que le torse, les poils, les yeux, les cheveux, les mains, les pieds, le nez, la bouche. Et oui, parfois ça fait des galipettes dans notre slip quand on vous regarde. Oui.
Hugo nous pointe en premier lieu une différence primordiale (et bien sûr naturelle) entre hommes et femmes : la capacité à taxer des clopes dans la rue. Voilà, nous les meufs, il nous suffit de demander une clope à n’importe quel inconnu du dehors pour voir notre demande satisfaite dans l’instant. Vrai, peut-être, le plus souvent. Mais voilà, pour Hugo, c’est « normal » ! C’est normal parce que, je cite, on « joue » de nos « atouts » pour embrouiller l’esprit du mâle qui, ruisselant de bave, nous enterre sous une pluie de paquets de Marlboro ! Là, ma mâchoire se crispe un chouïa. Après tout, nos atouts féminins, c’est censé être eux qui provoquent sifflements (« flatteurs »), remarques (« sympa ») et insultes (« méritées, t’avais qu’à répondre sale pute ») qu’on se prend régulièrement dans la face en mettant le nez dehors. Mais bon, si ça nous permet de fumer une clope gratuite de temps en temps, ça vaut grave le coup franchement.
D’ailleurs, ces pauvres mecs, ça marche pas pareil pour eux, parce que des atouts, ben ils en ont pas, comme nous le montre Hugo, qui demande une clope froc baissé à deux nanas qui l’ignorent superbement (alors que moi, chaque fois que je demande une clope à quelqu’un en baissant ma culotte dans la rue ça marche grave bien). Et là franchement, ça m’attriste. Alors comme ça nous les meufs, on a des « atouts » qui nous rendent attirantes aux yeux des mecs, mais les mecs, eux, ne possèdent rien qui puisse faire envie aux femmes ? En passant même sur le fait qu’un homme puisse être attiré par un homme et une femme par une femme (breaking news), mettons les choses au clair : les mecs, OUI, on vous mate le cul, ainsi que le torse, les poils, les yeux, les cheveux, les mains, les pieds, le nez, la bouche. Et oui, parfois ça fait des galipettes dans notre slip quand on vous regarde. Oui.
Bref. J’en suis à peine à une minute de vidéo et mes yeux ont déjà pratiquement disparu derrière mes sourcils. M’enfin. Je m’allume une clope (non) et je continue l’aventure. Bien m’en prend, car c’est le moment choisi par Hugo pour dénoncer une injustice intolérable ! T’avais jamais remarqué que les sites de cul, c’est « que pour les mecs » ? Et le bonhomme de s’offusquer que personne à ce jour n’ait eu l’idée de réaliser des films X spécialement pour les femmes. « C’est pas juste ! ». Alors là, je m’énerve même pas tellement je suis ébahie d’apprendre que ce qui provoque l’excitation chez ces messieurs laisse forcément ces dames de marbre. Cette découverte me semble d’ailleurs assez problématique quand on sait que nombre d’hommes partagent leur sexualité avec des femmes, et vice versa. J’imagine donc que ce type de relation se base sur le compromis : un soir sur deux on fait plaisir à monsieur, et lendemain on fait jouir madame en se sacrifiant sur l’autel de l’ennui.
Et pour cause ! Ce qui nous excite, nous les meufs, ce n’est ni le coït (berk), ni le cunni (baaah), ni les caresses sensuelles et les baises effrénées, et encore moins les pipes (JésusMarieJoseph). NON : nous, ce qui nous fait vibrer la culotte, c’est de discuter calmement avec notre cher et tendre qui pour une fois écoute le ramassis de conneries à la Gossip Girl qu’on est capables de déblatérer. Oui oui, bien vu Hugo, notre kiffe, c’est bien ça. D’ailleurs moi, avant chaque rapport je m’enfile une capote sur la langue.
Et pour cause ! Ce qui nous excite, nous les meufs, ce n’est ni le coït (berk), ni le cunni (baaah), ni les caresses sensuelles et les baises effrénées, et encore moins les pipes (JésusMarieJoseph). NON : nous, ce qui nous fait vibrer la culotte, c’est de discuter calmement avec notre cher et tendre qui pour une fois écoute le ramassis de conneries à la Gossip Girl qu’on est capables de déblatérer. Oui oui, bien vu Hugo, notre kiffe, c’est bien ça. D’ailleurs moi, avant chaque rapport je m’enfile une capote sur la langue.
Mon teint vire au cramoisi mais je dois rester forte. Je me mate un épisode de Gossip Girl (non) et je respire un grand coup avant de voir la suite. Heureusement le pire semble passé puisqu’Hugo se contente pour l’heure de remarquer que contrairement aux nanas, les mecs s’interdisent d’être tactiles entre eux. S’ensuit un rapide sketch comparatif de deux situations (très fréquentes dans la vie quotidienne, soit dit en passant) se prêtant au pelotage entre personnes hétérosexuelles de même sexe. Je pourrais regretter qu’Hugo ne s’attarde pas sur le réel problème qui se cache derrière cette tendance (je touche mon pote mec = il va croire que je suis gay = trop la honte putain), mais ayant déjà dégusté les énormités qu’il profère lorsqu’il lui arrive de développer son propos, je prends le parti de ne pas trop lui en demander.
Je passe rapidement sur la suite, peu intéressante du fait qu’elle se contente de ressasser quelques bons vieux clichés sur le genre féminin – relevons tout de même l’invention du hashtag #douceur qui caractérise notre attitude protectrice et maternante envers nos copines qui ont trop bu. Ce qui a pour seul effet de me faire penser à la personne, de sexe masculin, m’ayant gentiment acheté une bouteille d’eau et donné des petites tapes de réconfort dans le dos alors que je tapissais le trottoir de mes boyaux lors de ma dernière cuite nique sa mère. Hashtag #douceur sur lui alors, même si putain, moi j’ai même pas eu le droit à la petite berceuse, abusé.
Cependant, Hugo reprend vite du poil de la bête en enchaînant sur un noble thème : les inégalités homme-femme dans le monde du travail. Tout en regrettant le manque de mixité subsistant dans certains corps de métiers, Hugo se targue d’une explication sur la quasi non-existence, pour l’exemple, de commentatrices de foot. La raison est fort simple, figure-toi : nous les femmes, sommes incapables de nous intéresser véritablement au foot parce que par nature, nous sommes dominées par un instinct féminin qui nous pousse à battre des cils devant les cuisseaux bien musclés des athlètes et à nous confondre en mimiques de la plus haute crétinerie. Ceci dit, merci pour la news inspecteur Watson, mais dans le fond, que les femmes sont incompétentes parce qu’elles se laissent dominer par leurs émotions, ben on le savait déjà. Hein.
Je passe rapidement sur la suite, peu intéressante du fait qu’elle se contente de ressasser quelques bons vieux clichés sur le genre féminin – relevons tout de même l’invention du hashtag #douceur qui caractérise notre attitude protectrice et maternante envers nos copines qui ont trop bu. Ce qui a pour seul effet de me faire penser à la personne, de sexe masculin, m’ayant gentiment acheté une bouteille d’eau et donné des petites tapes de réconfort dans le dos alors que je tapissais le trottoir de mes boyaux lors de ma dernière cuite nique sa mère. Hashtag #douceur sur lui alors, même si putain, moi j’ai même pas eu le droit à la petite berceuse, abusé.
Cependant, Hugo reprend vite du poil de la bête en enchaînant sur un noble thème : les inégalités homme-femme dans le monde du travail. Tout en regrettant le manque de mixité subsistant dans certains corps de métiers, Hugo se targue d’une explication sur la quasi non-existence, pour l’exemple, de commentatrices de foot. La raison est fort simple, figure-toi : nous les femmes, sommes incapables de nous intéresser véritablement au foot parce que par nature, nous sommes dominées par un instinct féminin qui nous pousse à battre des cils devant les cuisseaux bien musclés des athlètes et à nous confondre en mimiques de la plus haute crétinerie. Ceci dit, merci pour la news inspecteur Watson, mais dans le fond, que les femmes sont incompétentes parce qu’elles se laissent dominer par leurs émotions, ben on le savait déjà. Hein.
J’inspire un grand coup car je sens que mon courage commence à flancher. Par bonheur, la vidéo tire sur sa fin. Hélas pourtant : qui dit fin dit bouquet final. Ainsi, pour nous montrer que quand même, les choses évoluent et c’est tant mieux, Hugo nous pond un faux documentaire de type fin de JT centré autour de ces bêtes curieuses du XIXème siècle : les hommes au foyer. Stylistiquement, c’est foutrement bien imité : les mouvements de caméra plus inutile tu meurs, la voix off robotique, la petite musique niaiseuse… Une bonne grosse parodie. Wait… Le voilà bien, le problème ! Les personnages d’ « hommes au foyer » ont des voix de godiche, des manières efféminées, et, comble de la subtilité, Hugo leur a choisi des prénoms mixtes, comme ça, hihihi, c’est encore plus presque des filles ! Conclusion du message : non seulement les femmes au foyer sont des nigaudes qui ne voient pas plus loin que le poulet qu’elles ont au four, mais en plus, ces histoires d’égalités homme-femme, ben faudrait pas les pousser trop loin non plus, parce que bon tout ça, n’abusons pas, ça reste des activités de gonzesse, comme l’atteste l’accroche « Quand Papa devient Maman » faisant office de titre au « documentaire ».
Et bien que je prône la non-violence, je dois avouer que le ton nasillard et clairement parodique que prend Hugo pour dire « c’est un vrai travail » me donne sérieusement envie de remplir chaque orifice de son corps de choux de Bruxelles bouillis. Est-il nécessaire de lui rappeler que gérer des enfants, une maison, des comptes et tout le toutim, c’est effectivement du travail, que beaucoup de femmes, et de plus en plus d’hommes, qu’ils aient un emploi ou non à côté, exécutent sans être rémunérés et surtout sans que cette charge de travail soit jamais reconnue ? Une petite leçon de respect sera donc sans doute nécessaire. En attendant, faudra m’y faire penser à appeler mon daron « Maman » la prochaine fois qu’il cuit une dinde.
Et bien que je prône la non-violence, je dois avouer que le ton nasillard et clairement parodique que prend Hugo pour dire « c’est un vrai travail » me donne sérieusement envie de remplir chaque orifice de son corps de choux de Bruxelles bouillis. Est-il nécessaire de lui rappeler que gérer des enfants, une maison, des comptes et tout le toutim, c’est effectivement du travail, que beaucoup de femmes, et de plus en plus d’hommes, qu’ils aient un emploi ou non à côté, exécutent sans être rémunérés et surtout sans que cette charge de travail soit jamais reconnue ? Une petite leçon de respect sera donc sans doute nécessaire. En attendant, faudra m’y faire penser à appeler mon daron « Maman » la prochaine fois qu’il cuit une dinde.
La conclusion d’Hugo à cette vidéo ? « Les femmes et les hommes on est différents par nature, et on le sera toujours. Mais plus on sera égaux et plus on se battra pour ça, plus on sera heureux ». Autant vous dire que le pauvre a du boulot parce que niveau combat féministe, il y va plutôt à reculons.
Quoi ? Qu’est-ce que j’ai pas compris ? C’est de L’HU-MOUR ? Attends voir, l’humour : c'est bien ce truc là, censé faire rire ? Allons bon. Pourtant Hugo, tu m’as déjà fait rire. Mais soyons francs, le jour où t’as pondu cette vidéo-là, t’avais clairement mis tes couilles à l’envers.
Quoi ? Qu’est-ce que j’ai pas compris ? C’est de L’HU-MOUR ? Attends voir, l’humour : c'est bien ce truc là, censé faire rire ? Allons bon. Pourtant Hugo, tu m’as déjà fait rire. Mais soyons francs, le jour où t’as pondu cette vidéo-là, t’avais clairement mis tes couilles à l’envers.
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