Chante Ça Tient Chaud !
En ce moment au forum des images à Paris, se tient l’Étrange festival, événement annuel vivement conseillé pour tout amateur de ciné fantastique/horrifique/gore/trash/WTF (ça finit dimanche 14 septembre donc il faut se dépêcher !).
Là, tu dois voir le coup venir…oui je vais encore parler d’un film avec beaucoup de cris, d’hémoglobines et de morts aux causes tout sauf naturelles. Mais promis pour la prochaine chronique j’essaierai de parler d’un film tout public !
A l’Étrange festival, je n’ai pas assisté à toutes les avants premières, mais dans ce que j’ai vu un film m’a particulièrement tapé dans l’œil : c’est « Alleluia », mes frères et sœurs, du belge Fabrice du Welz. Je pronostique sans prendre de risque que ce film, lors de sa sortie en salle le 26 novembre, ne sera pas de ceux que recueille tous les suffrages. Pourtant je t’encourage à regarder quels seront les rares cinoch’ à passer ce film et à aller te prendre ta petite gifle, mon enfant.
L’histoire se base sur un fait divers survenu aux USA dans les années 50 (qui a déjà inspiré plusieurs films) et l’adapte en France à notre époque. Gloria est une femme malheureuse qui rencontre via un site pour célibataire Michel. Sauf que Michel est en réalité un séducteur compulsif, qui se sert de son « don » pour dépouiller ses conquêtes à leur insu. Gloria apprend cela mais, folle amoureuse, décide de tout quitter pour l’aider à monter ses arnaques sur le dos de femmes souvent seules et crédules. Rapidement, la jalousie s’installe chez elle. Dans ce couple étrange, quel est le plus fous des deux?
Le réalisateur retrouve pour son quatrième long-métrage l’acteur Laurent Lucas, qu’il avait dirigé dans son premier film, le très cru Calvaire. Autant dire qu’il apporte énormément au film. C’est jubilatoire de voir comment cet acteur au physique si commun incarne avec une telle assurance un personnage de séducteur compulsif et lubrique. Il apporte à l’ensemble du film beaucoup d’humour - noir bien sûr - . De son côté, Lola Duenas est, elle aussi, excellente. Son regard lorsqu’elle va chercher l’argent que lui demande Michel après leur première nuit exprime toute la joie et la détresse mêlée de son personnage…En bref le film est tout d’abord porté par cet excellent duo d’acteur.
Là, tu dois voir le coup venir…oui je vais encore parler d’un film avec beaucoup de cris, d’hémoglobines et de morts aux causes tout sauf naturelles. Mais promis pour la prochaine chronique j’essaierai de parler d’un film tout public !
A l’Étrange festival, je n’ai pas assisté à toutes les avants premières, mais dans ce que j’ai vu un film m’a particulièrement tapé dans l’œil : c’est « Alleluia », mes frères et sœurs, du belge Fabrice du Welz. Je pronostique sans prendre de risque que ce film, lors de sa sortie en salle le 26 novembre, ne sera pas de ceux que recueille tous les suffrages. Pourtant je t’encourage à regarder quels seront les rares cinoch’ à passer ce film et à aller te prendre ta petite gifle, mon enfant.
L’histoire se base sur un fait divers survenu aux USA dans les années 50 (qui a déjà inspiré plusieurs films) et l’adapte en France à notre époque. Gloria est une femme malheureuse qui rencontre via un site pour célibataire Michel. Sauf que Michel est en réalité un séducteur compulsif, qui se sert de son « don » pour dépouiller ses conquêtes à leur insu. Gloria apprend cela mais, folle amoureuse, décide de tout quitter pour l’aider à monter ses arnaques sur le dos de femmes souvent seules et crédules. Rapidement, la jalousie s’installe chez elle. Dans ce couple étrange, quel est le plus fous des deux?
Le réalisateur retrouve pour son quatrième long-métrage l’acteur Laurent Lucas, qu’il avait dirigé dans son premier film, le très cru Calvaire. Autant dire qu’il apporte énormément au film. C’est jubilatoire de voir comment cet acteur au physique si commun incarne avec une telle assurance un personnage de séducteur compulsif et lubrique. Il apporte à l’ensemble du film beaucoup d’humour - noir bien sûr - . De son côté, Lola Duenas est, elle aussi, excellente. Son regard lorsqu’elle va chercher l’argent que lui demande Michel après leur première nuit exprime toute la joie et la détresse mêlée de son personnage…En bref le film est tout d’abord porté par cet excellent duo d’acteur.
Ensuite, cela pourrait paraître assez abscons pour qui ne s’intéresse pas de près à la mise en scène au cinéma, mais j’ai trouvé la façon de filmer du réalisateur proprement brillante, très loin des canons esthétiques actuels tellement en vigueur que cela en devient écœurant. Les caméras HD qui rendent les trois tiers de l’écran flou, les mouvements à l’épaule qui font tout trembler, le montage cut brutal et le soi-disant réalisme - forcément simulé - qui nous colle le nez tout près de l’action sans contrepoint intéressant, tout cela n’apparaît pas dans Alleluia, ou sinon de façon beaucoup plus parcimonieuse. On a plutôt le droit à une image super 16mm granuleuse du plus bel effet, à des mouvements en steadycam pas envahissants au milieu d’un découpage réfléchit et à une bande-son originale lugubre et barrée, et ça fait du bien !
Le film a été tourné sans avoir un énorme budget je suppose, ce qui est à la fois bon et mauvais. Chaque scène est orientée pour faire avancer l’histoire de la façon la plus efficace et en même temps la plus implicite possible, sans aller dans l’effet facile (et pourtant des images chocs ce film en contient suffisamment car elles sont amenées sans qu’on s’y attende !). Mais le revers de la médaille est la conclusion prématurée du film, qui arrive de façon un peu trop brutale (mais pas de spoil).
Pour finir, Alleluia est aussi un film surprenant par le ton général du film. C’est à la fois malsain, parfois gore et grotesque, souvent salace et, à certains moments, très drôle (encore une fois Laurent Lucas est tout bonnement excellent et certaines scènes sont clairement comiques). On sent que Fabrice Du Welz a voulu sortir des sentiers battus. La façon dont il traite l’amour passionnel et la folie grandissante de Gloria au détour de quelques scènes purement fantasmagoriques est très intéressante, et cela aurait même demandé à être encore plus exploité. La beauté du film tient justement dans cette histoire qui montre la détresse et l’humanité chez des personnes blessés de façon irréversible dans leur être profond.
Alleluia est donc à la fois un drame sentimental sordide, un film gore réjouissant et une tragédie ! La messe de Fabrice du Welz est dite.
En somme, si vous aimez…les pieds, les missions humanitaires, les haches qui ne servent pas qu’à couper du bois, alors courez voir ce film lors de sa sortie en salle le 26 novembre !
Alléluia, Fabrice Du Welz (2014)
Le film a été tourné sans avoir un énorme budget je suppose, ce qui est à la fois bon et mauvais. Chaque scène est orientée pour faire avancer l’histoire de la façon la plus efficace et en même temps la plus implicite possible, sans aller dans l’effet facile (et pourtant des images chocs ce film en contient suffisamment car elles sont amenées sans qu’on s’y attende !). Mais le revers de la médaille est la conclusion prématurée du film, qui arrive de façon un peu trop brutale (mais pas de spoil).
Pour finir, Alleluia est aussi un film surprenant par le ton général du film. C’est à la fois malsain, parfois gore et grotesque, souvent salace et, à certains moments, très drôle (encore une fois Laurent Lucas est tout bonnement excellent et certaines scènes sont clairement comiques). On sent que Fabrice Du Welz a voulu sortir des sentiers battus. La façon dont il traite l’amour passionnel et la folie grandissante de Gloria au détour de quelques scènes purement fantasmagoriques est très intéressante, et cela aurait même demandé à être encore plus exploité. La beauté du film tient justement dans cette histoire qui montre la détresse et l’humanité chez des personnes blessés de façon irréversible dans leur être profond.
Alleluia est donc à la fois un drame sentimental sordide, un film gore réjouissant et une tragédie ! La messe de Fabrice du Welz est dite.
En somme, si vous aimez…les pieds, les missions humanitaires, les haches qui ne servent pas qu’à couper du bois, alors courez voir ce film lors de sa sortie en salle le 26 novembre !
Alléluia, Fabrice Du Welz (2014)
Voir aussi :
Ce(tte) œuvre est mise à disposition selon les termes de la Licence Creative Commons Attribution - Pas d'Utilisation Commerciale - Pas de Modification 4.0 International.