Chemin De Croix : Le Paradis N'Est Pas Un Parcours De Santé

Le quartier ciné sur HighDownTown essaie entre autres de présenter des films qui n'ont pas forcément beaucoup d'exposition, parce que trop atypiques ou pas assez "sexy" pour susciter l’intérêt du commun des voyants. C'était le cas pour "Mange tes morts" par exemple. Il faut dire aussi qu'il y a près d'une quinzaine de films qui peuvent sortir chaque semaine. Dans ce cas c'est difficile d'exposer les sorties de façon équitable.
Donc cette fois encore, présentons un film qui n'a rien de "sexy" (malgré une affiche esthétique assez flippante), j'ai nommé Chemin de croix, de l'allemand Dietrich Brügemann, dont c'est apparemment le troisième film.
Donc cette fois encore, présentons un film qui n'a rien de "sexy" (malgré une affiche esthétique assez flippante), j'ai nommé Chemin de croix, de l'allemand Dietrich Brügemann, dont c'est apparemment le troisième film.
Chemin de croix porte très bien son nom puisqu'il nous raconte l'histoire de la jeune Maria qui va, en 14 stations, vivre le chemin de croix de Jésus. Tout le film est basé sur cette notion programmatique, où chaque évènements est annoncé symboliquement par une station trouvant une résonance dans la vie de Maria.
Le procédé se justifie bien, car Maria (qui a justement 14 ans) vit au sein d'une famille catholique très stricte, dont l'unique objectif est de passer la vie la plus pieuse possible en se sacrifiant à Dieu afin d'aller au paradis après la mort. Et si on peut aider les créatures abandonnées jouissant des plaisirs sataniques à rejoindre la voie de Dieu, c'est encore mieux. Maria prend ces commandements au pied de la lettre et délaisse progressivement la vie pour rencontrer Dieu et aider son jeune frère atteint de mutisme.
Le procédé se justifie bien, car Maria (qui a justement 14 ans) vit au sein d'une famille catholique très stricte, dont l'unique objectif est de passer la vie la plus pieuse possible en se sacrifiant à Dieu afin d'aller au paradis après la mort. Et si on peut aider les créatures abandonnées jouissant des plaisirs sataniques à rejoindre la voie de Dieu, c'est encore mieux. Maria prend ces commandements au pied de la lettre et délaisse progressivement la vie pour rencontrer Dieu et aider son jeune frère atteint de mutisme.
D'où
l’intérêt de montrer son parcours comme la représentation du chemin
de croix de Jésus. En faisant cela, les détails simples de la vie, comme
par exemple accepter le mouchoir blanc que quelqu'un nous donne, ou
vouloir aller à la chorale de l'église voisine, prennent immédiatement
une dimension divine et tragique. Les apparences du film, aussi froides
et rigides que la terrible dureté de la mère de famille "intégriste"
feront forcément fuir les spectateurs les moins volontaires. Ils
rateront ce qui fait le cœur du film : l'ambiguïté. Contrairement à la
majorité des films montrant les travers de l'intégrisme religieux
(d'ailleurs je n'ai pas encore vu The Magdalene Sisters) de manière à nous faire prendre clairement position et nous indigner, Chemin de croix nous
laisse douter de la dimension divine (ou non) des actions. Maria, au
bout du chemin, a-t-elle rejoint les cieux et fait un miracle? ou au
contraire son sacrifice n'est-il pas le résultat le plus terriblement
prosaïque d'une vie passée dans la douleur et l'obscurantisme, tout
simplement gâchée?
Par la sécheresse de la mise en scène (14 plans-séquences pour 14 stations) et le talent des acteurs, il est permis de douter. Chemin de croix est
un film assez pathétique, car il provoque notre pitié et notre
compassion pour Maria, martyre à moitié consentante. Mais le tour de
force est que cette pitié naît autant, si ce n'est plus, du sentiment de
l'absurde que du sentiment religieux.
Alors, si tu aimes le mysticisme, les larmes, la solitude...(ce qui n'est pas le cas de tout le monde c'est sûr) va voir Chemin de croix !
Chemin de Croix, Dietrich Brüggemann (2014)
Alors, si tu aimes le mysticisme, les larmes, la solitude...(ce qui n'est pas le cas de tout le monde c'est sûr) va voir Chemin de croix !
Chemin de Croix, Dietrich Brüggemann (2014)
Voir aussi :
THE MAGDALENE SISTERS : TU AS PÉCHÉ, MA FILLE

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