THE MAGDALENE SISTERS : Tu As Péché, Ma Fille
Après L’Apollonide, je te présente un nouveau film de type "colo glauque" : youpi ! Alors avant qu’on me demande si j’ai été traumatisée par les colos étant gamine, je dissous les doutes : la réponse est non. Et non, je n’ai pas non plus envie de te filer le cafard en cette froide soirée d’octobre : ne t’en fais pas, le film est vraiment bien.
Nous sommes en Irlande. Margaret, Rose et Bernadette, trois adolescentes, ont commis des crimes absolument abominables : la première a été violée par son cousin lors d’un mariage, la deuxième est fille-mère et la troisième possède un joli minois et de grands yeux bleus qui attirent le regard des garçons. Ces viles pécheresses, sources de déshonneur pour leurs familles, sont donc envoyées dans un Couvent de la Madeleine, une blanchisserie dirigée par des Sœurs où les pénitentes, toutes de jeunes délinquantes sexuelles du plus haut degré, astiquent à longueur de journée des draps aussi souillés que leurs âmes, et ce pour une durée indéterminée. Paye ton CDI ma vieille.
Au programme donc : laver du linge, étendre du linge, prier, laver du linge, nettoyer le couvent, recevoir des coups de fouet, laver du linge et se plier à des séances d’humiliation régulières. Ah et laver du linge aussi. Et interdiction formelle de se faire des copines, et puis quoi encore tu t’es crue à Disney ?
Nous sommes en Irlande. Margaret, Rose et Bernadette, trois adolescentes, ont commis des crimes absolument abominables : la première a été violée par son cousin lors d’un mariage, la deuxième est fille-mère et la troisième possède un joli minois et de grands yeux bleus qui attirent le regard des garçons. Ces viles pécheresses, sources de déshonneur pour leurs familles, sont donc envoyées dans un Couvent de la Madeleine, une blanchisserie dirigée par des Sœurs où les pénitentes, toutes de jeunes délinquantes sexuelles du plus haut degré, astiquent à longueur de journée des draps aussi souillés que leurs âmes, et ce pour une durée indéterminée. Paye ton CDI ma vieille.
Au programme donc : laver du linge, étendre du linge, prier, laver du linge, nettoyer le couvent, recevoir des coups de fouet, laver du linge et se plier à des séances d’humiliation régulières. Ah et laver du linge aussi. Et interdiction formelle de se faire des copines, et puis quoi encore tu t’es crue à Disney ?
C’est là que tu me demandes : mais au fait, ça se passe à quelle époque ce film ? Je te le donne en mille : l’histoire commence en 1964. Au beau milieu des années 60 donc, alors que certains jetaient des pavés sur les capitalistes, que les Beatles chantaient Lucy in the sky et que la pilule puis l’avortement étaient légalisés, des milliers de jeunes irlandaises étaient enfermées dans des couvents sordides où elles étaient généreusement malmenées. Mais tu connais pas la meilleure : le dernier couvent de ce genre a été fermé en 1996. Une date où même les plus jeunes d’entre nous étaient DEJA NÉS.
Ouille, ça fait mal au féminisme.
Le film retranscrit les horreurs vécues par ces jeunes filles sans trop nous en épargner (injustices, irrespect, châtiments sadiques et agressions sexuelles, on a le droit au pack complet) mais sans trop de manichéisme. Ainsi, bien que les pénitentes du couvent soient clairement des victimes, elles ne sont pas non plus présentées comme des martyres impuissantes. Chacune a sa manière de résister et de réagir à son sort, notamment Bernadette qui n’hésite pas à porter préjudice à ses camarades pour sauver sa peau. L’emprise psychologique de cette institution sur ses prisonnières est aussi évoquée : si on avait l’occasion miraculeuse de s’enfuir, est-ce qu’on le ferait ? La réponse semble évidente et pourtant… Les bonnes sœurs enfin, sont certes présentées comme des matrones cruelles qui s’en mettent plein les poches sur le dos des jeunes filles, mais comment ne pas avoir pitié de cette ancienne pécheresse montée en grade qui terminera ses jours à moitié folle au couvent après y avoir passé plus de quarante ans ?
Bref, tu vas pas beaucoup rigoler devant ce film, je te l’accorde, mais si le sujet t’intéresse un tant soit peu, vois-le. Il vaut le coup.
The Magdalene Sisters, Peter Mullan (2001)
Ouille, ça fait mal au féminisme.
Le film retranscrit les horreurs vécues par ces jeunes filles sans trop nous en épargner (injustices, irrespect, châtiments sadiques et agressions sexuelles, on a le droit au pack complet) mais sans trop de manichéisme. Ainsi, bien que les pénitentes du couvent soient clairement des victimes, elles ne sont pas non plus présentées comme des martyres impuissantes. Chacune a sa manière de résister et de réagir à son sort, notamment Bernadette qui n’hésite pas à porter préjudice à ses camarades pour sauver sa peau. L’emprise psychologique de cette institution sur ses prisonnières est aussi évoquée : si on avait l’occasion miraculeuse de s’enfuir, est-ce qu’on le ferait ? La réponse semble évidente et pourtant… Les bonnes sœurs enfin, sont certes présentées comme des matrones cruelles qui s’en mettent plein les poches sur le dos des jeunes filles, mais comment ne pas avoir pitié de cette ancienne pécheresse montée en grade qui terminera ses jours à moitié folle au couvent après y avoir passé plus de quarante ans ?
Bref, tu vas pas beaucoup rigoler devant ce film, je te l’accorde, mais si le sujet t’intéresse un tant soit peu, vois-le. Il vaut le coup.
The Magdalene Sisters, Peter Mullan (2001)
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