Dracula – Bram Stoker
Les démons sont le rêve de ceux qui ont peur de la mort.
Le mythe de Dracula a traversé les âges, jusqu’à se transformer en symbole principal du vampirisme. Pourtant, le roman de Stoker s’inscrit dans une grande tradition de vampires. Pourquoi alors, le comte Dracula a-t-il marqué les esprits à ce point ? D’où lui vient cette personnalité duale et complexe qui a tant passionnée le public ? Pour comprendre la subtilité de Stoker, mettons nous d’abord dans le contexte.
Tout est noir, seule la pleine lune brille dans un ciel sans étoiles. Tu es entouré d’arbres, le vent siffle entre les feuilles qui remuent silencieusement. Tu sens lentement une angoisse t’envahir, et ton esprit devient lourd, ta conscience floue. Au loin tu entends des loups qui hurlent la mort et toute notion de réalité disparaît. Il n’y a que l’angoisse de vraie, elle s’empare de tes sens et les annule. Plus rien n’existe, et dans la brume, une ombre s’approche.
Voilà le cadre de notre histoire. Entre fantastique et roman noir, elle se construit par la succession d’extraits du journal intime de divers personnages qui ont à faire au terrifiant Dracula. Il se révèle néanmoins passionnant. À diverses reprises, on ne sait si le trouver affolant ou attachant. Stoker met en valeur le fait que les vampires n’ont pas choisi d’être ce qu’ils sont, et que leur âme ne rêve que de la délivrance ultime. En leur retirant la lucidité humaine, il leur prend aussi la méchanceté, les transformant en bourreaux et victimes en même temps. Comment en vouloir à un inconscient ? On a une impression de sortilège, qui disparaît comme il est venu : à travers la mort.
Le mythe de Dracula a traversé les âges, jusqu’à se transformer en symbole principal du vampirisme. Pourtant, le roman de Stoker s’inscrit dans une grande tradition de vampires. Pourquoi alors, le comte Dracula a-t-il marqué les esprits à ce point ? D’où lui vient cette personnalité duale et complexe qui a tant passionnée le public ? Pour comprendre la subtilité de Stoker, mettons nous d’abord dans le contexte.
Tout est noir, seule la pleine lune brille dans un ciel sans étoiles. Tu es entouré d’arbres, le vent siffle entre les feuilles qui remuent silencieusement. Tu sens lentement une angoisse t’envahir, et ton esprit devient lourd, ta conscience floue. Au loin tu entends des loups qui hurlent la mort et toute notion de réalité disparaît. Il n’y a que l’angoisse de vraie, elle s’empare de tes sens et les annule. Plus rien n’existe, et dans la brume, une ombre s’approche.
Voilà le cadre de notre histoire. Entre fantastique et roman noir, elle se construit par la succession d’extraits du journal intime de divers personnages qui ont à faire au terrifiant Dracula. Il se révèle néanmoins passionnant. À diverses reprises, on ne sait si le trouver affolant ou attachant. Stoker met en valeur le fait que les vampires n’ont pas choisi d’être ce qu’ils sont, et que leur âme ne rêve que de la délivrance ultime. En leur retirant la lucidité humaine, il leur prend aussi la méchanceté, les transformant en bourreaux et victimes en même temps. Comment en vouloir à un inconscient ? On a une impression de sortilège, qui disparaît comme il est venu : à travers la mort.
Il est remarquable comment Stoker arrive, de façon grandiose, à trouver une justification scientifique à une histoire complétement saugrenue. Il s’appuie sur les
avancées médicales de l’époque, notamment sur l’hystérie et l’hypnose, qui même si dépassées aujourd’hui étaient particulièrement innovatrices lors de la publication du roman. Il donne également une magnifique définition du chercheur scientifique, qui doit être pour lui un homme suffisamment ouvert d’esprit pour ne pas réfuter l’existence de choses non démontrées et encore incompréhensibles pour l’être humain.
« L’esprit scientifique ne doit pas s’encombrer de préjugés afin de ne pas diminuer la réceptivité aux choses étranges. »
Cette idée est représentée par le grand Van Helsing, autre personnage mythique. Contrairement au beau gosse musclé que nous retrouvons le plus souvent dans les adaptations cinématographiques, le docteur Van Helsing est en fait un vieux professeur. Certes extrêmement courageux, intelligent et sage, mais qui montre aussi un certain dédain pour la vie qu’on ressent à travers son absence totale de peur. Un personnage en antithèse avec Dracula, qui permet de personnifier les forces du bien et du mal.
Un roman passionnant en somme, qui nous tient en haleine du début à la fin. Dans un style gothique, angoissant en permanence, surprenant par moments, il devient d’autant plus intéressant quand on sait que l’écrivain appartenait à la Golden Dawn, une société secrète anglaise adepte des sciences occultes et de magie. Stocker a mis dix ans à écrire ce chef d’œuvre, et c’est vrai que cette longueur ce sent par moments. Le style diffère entre le début et la fin, mais loin de nuire à l’histoire, cette hétérogénéité rajoute du charme à l’ensemble.
Petit moins : Tout au long du roman, nous retrouvons une misogynie (sans doute propre à l’époque, mais quand même), à peine voilé par une fausse galanterie. En clair, les femmes sont fragiles et faibles, alors prenons bien soin d’elles. Une fragilité toujours très élégante, bien sûr.
Petit plus : Pour les petits lecteurs, vous avez aussi la version courte ! Dans les 150 pages (à la place de 500), elle est plus agréable à lire, et concentre les meilleurs passages du livre tout en résumant les parties supprimés. Alors pas d’excuse, tous aux librairies !
avancées médicales de l’époque, notamment sur l’hystérie et l’hypnose, qui même si dépassées aujourd’hui étaient particulièrement innovatrices lors de la publication du roman. Il donne également une magnifique définition du chercheur scientifique, qui doit être pour lui un homme suffisamment ouvert d’esprit pour ne pas réfuter l’existence de choses non démontrées et encore incompréhensibles pour l’être humain.
« L’esprit scientifique ne doit pas s’encombrer de préjugés afin de ne pas diminuer la réceptivité aux choses étranges. »
Cette idée est représentée par le grand Van Helsing, autre personnage mythique. Contrairement au beau gosse musclé que nous retrouvons le plus souvent dans les adaptations cinématographiques, le docteur Van Helsing est en fait un vieux professeur. Certes extrêmement courageux, intelligent et sage, mais qui montre aussi un certain dédain pour la vie qu’on ressent à travers son absence totale de peur. Un personnage en antithèse avec Dracula, qui permet de personnifier les forces du bien et du mal.
Un roman passionnant en somme, qui nous tient en haleine du début à la fin. Dans un style gothique, angoissant en permanence, surprenant par moments, il devient d’autant plus intéressant quand on sait que l’écrivain appartenait à la Golden Dawn, une société secrète anglaise adepte des sciences occultes et de magie. Stocker a mis dix ans à écrire ce chef d’œuvre, et c’est vrai que cette longueur ce sent par moments. Le style diffère entre le début et la fin, mais loin de nuire à l’histoire, cette hétérogénéité rajoute du charme à l’ensemble.
Petit moins : Tout au long du roman, nous retrouvons une misogynie (sans doute propre à l’époque, mais quand même), à peine voilé par une fausse galanterie. En clair, les femmes sont fragiles et faibles, alors prenons bien soin d’elles. Une fragilité toujours très élégante, bien sûr.
Petit plus : Pour les petits lecteurs, vous avez aussi la version courte ! Dans les 150 pages (à la place de 500), elle est plus agréable à lire, et concentre les meilleurs passages du livre tout en résumant les parties supprimés. Alors pas d’excuse, tous aux librairies !
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