La Contrebasse - Patrick Süskind
Lorsque la solitude est un instrument de musique.
Süskind, ça te dit quelque chose ? Vraiment, pas du
tout ? Et si je te dis qu’il a crée un meurtrier qui faisait des parfums
en distillant des jeunes beautés rousses ? Ahhh, ça revient ?
Écrivain allemand, d’avantage associé à son roman Le Parfum (adapté cinématographiquement), Süskind a surtout écrit des romans, des nouvelles et surtout, surtout, UNE pièce de théâtre. Lorsqu’un génie pareil écrit une seule pièce, ça vaut bien le coup d’y jeter un coup d’œil non ?
Plongeons nous dans son univers. Voici donc une contrebasse dans son appartement. Ah oui ! Et le musicien qui va avec bien sûr, contrebassiste de l’orchestre national. Cynique, féru de musique classique, frigo rempli de bières et faisant l’apologie de l’extravagance, nous découvrons progressivement ce personnage et son instrument à travers des monologues de moins en moins cohérents et moyennement crédibles. Crédibles ? Mais la vérité n’a aucune importance, car dans cette pièce extraordinaire, ce sont les états psychologiques du musicien qui comptent, les faits et histoires justifiant leur présence que pour nous permettre de situer sa vie intérieure hors du commun.
Une connivence se crée avec le lecteur au fur et à mesure que le personnage se dévoile et Süskind fait encore preuve d’une perfection absolue dans son style protéiforme. Timide au départ, parlant de choses et d’autres, nous présentant son instrument, il se lâche de plus en plus (alcool aidant) jusqu’à nous révéler un homme perdu, névrosé, entretenant une relation d’amour-haine avec sa contrebasse, cette passion le poussant jusqu’à la personnification.
Parsemé d’analepses, une aide toujours bienvenue pour le lecteur, le texte alterne entre désespoir à l’état pur, folie menant jusqu’à la crise de panique, espoir infime d’un amour rêvé et émotivité anormale face à la beauté. Cette pièce t’apprendra plus que tous les manuels de psychologie qui pourrons te tomber entre les mains. Tous les états d’esprit et toutes les pathologies possibles son concentrées, tellement concentrées qu’on a peur que ça déborde. Mais non, l’équilibre entre tant d’émotions contradictoires est parfait.
Rassemblant le meilleur de ses romans, ce texte est la création clef de l’artiste, son point culminant, l’œuvre qui éclipse toutes les autres. Pour les petits curieux, sachez que Süskind ne concède que rarement d’interviews et n’apparaît jamais en public, il a d’ailleurs refusé plusieurs prix importants, et très peu de photographies existent de lui. Le seul moyen de connaître ce génie est donc à travers ses écrits. Ça rajoute un brin de mystère non ?
Tu l’auras compris, objectivité zéro, cette pièce, que j’ai eu la chance de voir en représentation avant de la lire, m’a touché au plus profond de mon âme. Si tu t’intéresses à l’être humain, au fonctionnement souvent biscornu de ces entités qui nous entourent, qui nous ressemblent et pourtant sont tellement différentes, dans ce cas, et seulement dans ce cas, cette pièce est pour toi.
Aucune représentation n’est prévue à Paris pour l’instant mais au théâtre Antipolis d’Antibes (si, si, ça vaut le déplacement !), il y en aura deux le 14 et 15 janvier 2015. Bien que je ne sois pas fan de Cornillac (comme disent les connaisseurs « trop de Clovis et pas assez de Cornillac »), son interprétation reste louable, du moins pour notre génération qui n’a pas connu Villeret.
Écrivain allemand, d’avantage associé à son roman Le Parfum (adapté cinématographiquement), Süskind a surtout écrit des romans, des nouvelles et surtout, surtout, UNE pièce de théâtre. Lorsqu’un génie pareil écrit une seule pièce, ça vaut bien le coup d’y jeter un coup d’œil non ?
Plongeons nous dans son univers. Voici donc une contrebasse dans son appartement. Ah oui ! Et le musicien qui va avec bien sûr, contrebassiste de l’orchestre national. Cynique, féru de musique classique, frigo rempli de bières et faisant l’apologie de l’extravagance, nous découvrons progressivement ce personnage et son instrument à travers des monologues de moins en moins cohérents et moyennement crédibles. Crédibles ? Mais la vérité n’a aucune importance, car dans cette pièce extraordinaire, ce sont les états psychologiques du musicien qui comptent, les faits et histoires justifiant leur présence que pour nous permettre de situer sa vie intérieure hors du commun.
Une connivence se crée avec le lecteur au fur et à mesure que le personnage se dévoile et Süskind fait encore preuve d’une perfection absolue dans son style protéiforme. Timide au départ, parlant de choses et d’autres, nous présentant son instrument, il se lâche de plus en plus (alcool aidant) jusqu’à nous révéler un homme perdu, névrosé, entretenant une relation d’amour-haine avec sa contrebasse, cette passion le poussant jusqu’à la personnification.
Parsemé d’analepses, une aide toujours bienvenue pour le lecteur, le texte alterne entre désespoir à l’état pur, folie menant jusqu’à la crise de panique, espoir infime d’un amour rêvé et émotivité anormale face à la beauté. Cette pièce t’apprendra plus que tous les manuels de psychologie qui pourrons te tomber entre les mains. Tous les états d’esprit et toutes les pathologies possibles son concentrées, tellement concentrées qu’on a peur que ça déborde. Mais non, l’équilibre entre tant d’émotions contradictoires est parfait.
Rassemblant le meilleur de ses romans, ce texte est la création clef de l’artiste, son point culminant, l’œuvre qui éclipse toutes les autres. Pour les petits curieux, sachez que Süskind ne concède que rarement d’interviews et n’apparaît jamais en public, il a d’ailleurs refusé plusieurs prix importants, et très peu de photographies existent de lui. Le seul moyen de connaître ce génie est donc à travers ses écrits. Ça rajoute un brin de mystère non ?
Tu l’auras compris, objectivité zéro, cette pièce, que j’ai eu la chance de voir en représentation avant de la lire, m’a touché au plus profond de mon âme. Si tu t’intéresses à l’être humain, au fonctionnement souvent biscornu de ces entités qui nous entourent, qui nous ressemblent et pourtant sont tellement différentes, dans ce cas, et seulement dans ce cas, cette pièce est pour toi.
Aucune représentation n’est prévue à Paris pour l’instant mais au théâtre Antipolis d’Antibes (si, si, ça vaut le déplacement !), il y en aura deux le 14 et 15 janvier 2015. Bien que je ne sois pas fan de Cornillac (comme disent les connaisseurs « trop de Clovis et pas assez de Cornillac »), son interprétation reste louable, du moins pour notre génération qui n’a pas connu Villeret.
Petit plus :
Lire le bouquin avec en fond les musiques jouées pendant la pièce. Pour les fans de classique (eh non, ce n’est pas has been).
Voilà une petite liste :
- "Symphonie n°2", de Brahms
- "Les Walkyries", de Wagner (moment de délire frôlant l’hallucination)
- "Les Noces de Figaro", de Mozart
- "La Truite", de Schubert
Lire le bouquin avec en fond les musiques jouées pendant la pièce. Pour les fans de classique (eh non, ce n’est pas has been).
Voilà une petite liste :
- "Symphonie n°2", de Brahms
- "Les Walkyries", de Wagner (moment de délire frôlant l’hallucination)
- "Les Noces de Figaro", de Mozart
- "La Truite", de Schubert
Grivious
Voir aussi :
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