Comment Survivre A Un Raz Le Bol ?
Comme par ce temps de grisaille, l’heure est au drame.
Il est peu commun de dévoiler une humeur noire sans humour rose, sur un article de survie mais aujourd’hui ça va de soi…
Et puis comme parfois ça fait du bien de se lâcher un coup en crachant quelques sentiments profonds sur un ton neutre pour tapisser gentiment une jolie page blanche...
Alors, je vous laisse découvrir ce témoignage, pas si étonnant que ça, qui finalement reflète un peu beaucoup notre monde en évolution pas toujours dans le bon sens. Tu t’y reconnaîtras peut-être mais enfin je n’espère rien de cela pour toi.
La personne qui a écrit ce texte souhaite garder l’anonymat, veuillez respecter cela et pensez à son avenir qu’elle aimerait sûrement épargner des regards vicelards et du chômage qui saccage.
Témoignage d’une jeune infirmière.
Il est peu commun de dévoiler une humeur noire sans humour rose, sur un article de survie mais aujourd’hui ça va de soi…
Et puis comme parfois ça fait du bien de se lâcher un coup en crachant quelques sentiments profonds sur un ton neutre pour tapisser gentiment une jolie page blanche...
Alors, je vous laisse découvrir ce témoignage, pas si étonnant que ça, qui finalement reflète un peu beaucoup notre monde en évolution pas toujours dans le bon sens. Tu t’y reconnaîtras peut-être mais enfin je n’espère rien de cela pour toi.
La personne qui a écrit ce texte souhaite garder l’anonymat, veuillez respecter cela et pensez à son avenir qu’elle aimerait sûrement épargner des regards vicelards et du chômage qui saccage.
Témoignage d’une jeune infirmière.
" J'aimerai écrire quelques mots pour cet hôpital qui se fane, hôpital qui me déçoit au fur et à mesure que j'y avance...
C'est triste de voir qu'aujourd'hui comme des ouvriers mécaniques nous, soignants, sommes traités comme de la marchandise et main d'œuvre, peu payée mais déjà trop chère, alors que nous travaillons au sein de l'humanité.
Comme dans la société environnante, tout devient consommation idiote et sans valeur. L'hôpital nous consomme, nous trouve toujours sur un bon marché, nous grignote doucement puis nous avale pour que notre voix ne soit plus qu'un bruit inaudible.
Ceci n'est pas une accusation personnelle. J'ai juste besoin de vous transmettre tout ce que mes oreilles et mes yeux perçoivent au quotidien entre ces murs ternes et sans âmes.
Les plaintes sont répétitives, la fatigue constante et ne parlons pas des arrêts de plus en plus fréquents...
La plupart des soignants se lacent et s'inquiètent. Je sens encore cette frénésie d'insécurité et de doute qui règne constamment dans ces salles de soins quant à l'avenir.
Nos vies personnelles n'ont plus leur place et n'ont pas lieu d'être ici-bas. « Si vous ne voulez pas travaillez, ne venez plus ».
La reconnaissance n'est plus ce qu'elle était. Du coup il n'y a plus de donnant donnant : ça ne va dans aucun sens. Plus personne ne veut faire d'effort ou de faveur pour personne sauf quand on est obligé... Tout devient structuré, classé, rangé, divisé...
Ces grands hommes, que nous n’apercevons jamais, ne cessent de faire des économies en faisant des liquidations de stock de personnel. D'ailleurs, il paraît que c'est les soldes.
Ils sourient et pavanent leur fierté quant à leurs efforts pour maintenir un budget stable et non déficient mais ne pensent guère à tous ces gens qui travaillent toujours plus pour gagner pas vraiment grand chose.
La nouvelle génération arrive déjà agacée et froissée, comme condamnée. C'est tellement triste de réduire à néant des métiers dis de 'vocation'. Nous ne sommes plus qu’un numéro de matricule aussi insignifiant qu’un détenu. Difficile de trouver sa place maintenant parmi tous ces pions sur cet échiquier bien ordonné, aussi stérile qu’un outil de chirurgien.
Ne nous demandez pas de faire des heures sup' qui ne seront jamais rendues. Ne nous demandez pas de dépanner dans d'autres services alors que l'on sait bien qu'il n'y a pas le choix. Ne nous poussez pas à choisir nos congés 6 mois à un an à l'avance alors qu'ils seront sûrement changés selon vos envies quelques jours avant.
Je ne dis pas, de ce qu'on appelle « les cadres de santé », qu'ils imposent leurs règles et leurs caprices. Nous comprenons bien que « la direction » fait pression. Elle vous laisse seulement le privilège de faire le sale boulot.
Tout n'est plus que question de rentabilité. Les patients sont désormais des clients. Une journée d’hospitalisation coûte 1200euros à l’assurance maladie alors mieux vaut qu’ils dégagent vite, ça fera plus de place pour les suivants. Certains patients deviennent vicieux, demandent plus qu'on ne devrait leur donner, et s'ils n'ont pas ce qu'ils veulent ils ont toujours la justice pour vous remonter les bretelles.
Misérable destin que celui de l'hôpital où l'humanité est réduite à moins qu’au minimum syndical. Plus personne n'y est vraiment heureux. Peu sont ceux que j'ai vu épanouis et rayonnants à l'idée de commencer une journée de 12h à 6h30 du matin...
La plupart continue parce qu'elle aime néanmoins son métier et ne se verrait pas faire autre chose et c'est quand même déjà pas mal de vouloir soigner et s'occuper des autres.
De temps en temps, on a quand même chaud au cœur quand un patient nous offre un sourire, une boîte de chocolats et parfois quelques larmes en guise de remerciement... On se dit qu'on ne se casse pas le dos tous les jours pour rien. Que l'humain est toujours là, quelque part. Que ce qu'on fait a de la valeur même si parfois il ne consiste qu’à changer des protections, laver, porter, soutenir, parler, accompagner... Et c'est pourtant si énorme.
Ils augmentent la charge de travail et le nombre de patients un peu plus chaque jour et se questionnent bêtement sur la dégradation de qualité de soins fournie par les paramédicaux. Comme c’est étrange qu’à force, tous cet amas de personnes à soigner devient presque anonyme, leurs noms vites oubliés et les relations concises et détachées.
Il en faut du courage pour faire des métiers si proches de l'homme, au contact même de l'intimité de l'être humain. Et il en faudra toujours du courage comme il en a fallu aussi beaucoup avant quand les conditions hospitalières n'étaient pas si technologiques et aseptisées. Quand il fallait nettoyer des bassins pleins de selles à l'aide de gants en caoutchouc...
Je vous passerais les détails, ce n'est pas l'image que je veux vous transmettre mais bien le fond du problème. Problème qui empire et où personne ne peut, veux ou sait comment agir.
Je veux juste vous dire ce que les anciennes m'ont raconté. Avant, l'hôpital c'était quelque chose, des conditions très dures mais tout le monde mettait la main à la pâte. Plus comme maintenant où tous les agents sont rangés selon des décrets dans des cases avec des possibilités d'actions dictées à la lettre. C’était une époque où il y avait de la reconnaissance, du contact, de la communication et par conséquent une certaine ambiance plutôt agréable.
J'aurais aimé voir ça. J'aurai aimé vivre ça. ça aurait été dur, j'en aurais sué mais ça aurait valu le coup.
Aujourd'hui je ne sais plus trop pourquoi j'y suis et me demande si je ne ferais pas mieux de faire autre chose, ou d'aller ailleurs, mais loin. Là où les restrictions budgétaires et le pointage ne sont pas encore à l'ordre du jour...
Vous allez rire mais ça ne fait qu'un an que je travaille dans le milieu. Pourtant « veni vidi vici » comme disait Jules.
Je vous avoue même que je suis un peu dégoûtée. J'avais espoir de trouver un lieu où le jugement reste interdit et où seule la bonté et la bienveillance résident.
Apparemment ce n'est plus d'actualité enfin si en apparence. Je les entends encore dire : « Venez soigner le monde, tout le monde vous respectera et vous trouverez du boulot n'importe où... ». Ce n’est plus tout à fait ça.
Je ne vous parle pas des études soignantes où malgré les suicides répétitifs dont personne ne parle, aucun ne se questionne sur les méthodes d'apprentissage et l'organisation des stages plus que désorganisée et imposée à des agents qui n'ont pas forcément l’envie d’enseigner ou simplement qui n’ont pas la pédagogie dans la peau...
Mais bref. Je ne m'étendrai pas plus. J'en ai dis assez et à vrai dire pas beaucoup en bien sur la fonction en santé publique.
Peut-être qu'un jour les choses iront mieux et que la glissade vers l'inhumain s'inversera et redonnera à tous ces gens un peu de ce qu'on leur doit.
En attendant, je m'en vais chercher du boulot en tant que fleuriste. J'aurai peut être moins de soucis à me faire et plus de gens contents de mon travail et surtout plus souriants (des horaires adéquates et un salaire convainquant, ça c’est moins sûr…mais au moins des odeurs plus saines). "
Bon, vous comme moi, avez-vous lu cela ?
Alors ouai, c’est sûre faut avoir envie de déglutir ce gros morceau bien tartiné qui est quand même lourd à digérer. Certes! Mais après tout ne serait-ce pas une interprétation (quoi que corsée) de l’évolution de la qualité de vie professionnel de nos jours ?
Partout autour de nous on entend parler des fonctionnaires qui perdent leurs privilèges, des salariés de plus en plus mal traités, des ouvriers licenciés, des agriculteurs robotisés, des artistes censurés…
Travailler reste un choix (malgré tout). Il faut savoir se détacher et prendre du recul. S'acharner peut user le corps et l'âme et cela personne ne le mérite {Cf Article déjà paru}.
Sinon pas vraiment de mots pour te dire comment survivre quand t'es au bout du rouleau. Le mieux est de savoir ce que l'on veut vraiment, ce qui vaut la "peine", faire la part des choses dans la balance. Parfois, il faut se battre pour ce qu'on a et d'autres fois et c'est sûrement le plus dur est de renoncer et tourner la page...
La seule chose que je retiens est que "l'homme pour survivre, s'exprime".
Alors, ouvre ta bouche !
Alors ouai, c’est sûre faut avoir envie de déglutir ce gros morceau bien tartiné qui est quand même lourd à digérer. Certes! Mais après tout ne serait-ce pas une interprétation (quoi que corsée) de l’évolution de la qualité de vie professionnel de nos jours ?
Partout autour de nous on entend parler des fonctionnaires qui perdent leurs privilèges, des salariés de plus en plus mal traités, des ouvriers licenciés, des agriculteurs robotisés, des artistes censurés…
Travailler reste un choix (malgré tout). Il faut savoir se détacher et prendre du recul. S'acharner peut user le corps et l'âme et cela personne ne le mérite {Cf Article déjà paru}.
Sinon pas vraiment de mots pour te dire comment survivre quand t'es au bout du rouleau. Le mieux est de savoir ce que l'on veut vraiment, ce qui vaut la "peine", faire la part des choses dans la balance. Parfois, il faut se battre pour ce qu'on a et d'autres fois et c'est sûrement le plus dur est de renoncer et tourner la page...
La seule chose que je retiens est que "l'homme pour survivre, s'exprime".
Alors, ouvre ta bouche !
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