Eden : Du Problème De Faire De La House Music Et D'Avoir Un Toit Sur La tête

Highdowntown ne le cache pas, la house c'est son truc. Tente
d'en toucher deux mots à certains de nos spécimens et tu te retrouveras sans
doute avec une réponse argumentée d'autant de pages qu'il y a de terminologies
(acid, deep, garage, progressive, french touch les oreilles m'en tombent). Alors un film sur l'origine du duo des Daft Punk...euh non pardon sur un duo de DJ's fictif, on aurait tort de passer à
côté. Mais est-ce que le paradis tient toutes ses promesses?
Mia Hansen Love a déjà un drôle de nom...bon OK on s'en fout pour juger de son film. Ceci dit elle a écrit son scénario en collaboration avec son frère Sven, qui lui était apparemment dans la "French Touch" entre 1990 et 2000. Le film puise directement de son expérience, même si finalement le récit suit assez classiquement la construction classique du film (auto)biographique : la sainte trinité ascension - chute - rédemption (malgré une séparation en deux partie assez déséquilibrée). Donc c'est en gros l'histoire de Thomas, qui choisit de consacrer sa vie à son amour pour la house en devenant DJ avec un de ses amis. Au fil de sa carrière, entre soirée, drogue et femmes, la peur de perdre ce qui lui est cher grandit.
Alors qu'est ce qui fait la particularité de ce film? Tout d'abord rendons hommage à la bande-son du film. En fait il faudrait même aller plus loin et dire que le projet du film est dans une énorme partie de rendre hommage à la House. On a donc une bande son qui compile des classiques de la house et use aussi énormément de la musique des Daft Punk (dont on fait souvent références de façon assez marrante - surtout si on croit qu'on va voir un film sur les Daft Punk). Ça a dut être une bonne galère de réunir tout les droits. Il y aussi des chanteurs dont la voix est bien connue des teufeurs (plus que les noms - vu que je les ai oubliées) qui font de belles apparitions.
Mia Hansen Love a déjà un drôle de nom...bon OK on s'en fout pour juger de son film. Ceci dit elle a écrit son scénario en collaboration avec son frère Sven, qui lui était apparemment dans la "French Touch" entre 1990 et 2000. Le film puise directement de son expérience, même si finalement le récit suit assez classiquement la construction classique du film (auto)biographique : la sainte trinité ascension - chute - rédemption (malgré une séparation en deux partie assez déséquilibrée). Donc c'est en gros l'histoire de Thomas, qui choisit de consacrer sa vie à son amour pour la house en devenant DJ avec un de ses amis. Au fil de sa carrière, entre soirée, drogue et femmes, la peur de perdre ce qui lui est cher grandit.
Alors qu'est ce qui fait la particularité de ce film? Tout d'abord rendons hommage à la bande-son du film. En fait il faudrait même aller plus loin et dire que le projet du film est dans une énorme partie de rendre hommage à la House. On a donc une bande son qui compile des classiques de la house et use aussi énormément de la musique des Daft Punk (dont on fait souvent références de façon assez marrante - surtout si on croit qu'on va voir un film sur les Daft Punk). Ça a dut être une bonne galère de réunir tout les droits. Il y aussi des chanteurs dont la voix est bien connue des teufeurs (plus que les noms - vu que je les ai oubliées) qui font de belles apparitions.
Donc c'est un hommage sincère et déférant à la musique
électronique de l'époque, qui continue de faire vibrer les caissons de plus
belle aujourd'hui. Mais à par ça? Je dirai que le film pêche par excès de bonne
intention...ou plutôt de modestie. La scène d'ouverture, tout en silence (ce
qui est ressenti de façon très paradoxale vu qu'on est à la porte d'un étrange
club dans une sorte de sous marin) nous présente les jeunes personnages comme
des ombres mouvantes à la recherche de la terre promise. Une ouverture bressonienne
en diable et une étonnante hallucination plus tard - le générique d'intro pointe
le bout de son nez et là le pas blesse. Vaguement synchroniser les titres avec
la musique, on a pu voir plus ingénieux pour insuffler du rythme aux images. Je
trouve cela assez symptomatique du film en général. Pour une histoire sur le monde de la musique
et de la fête, le film est un peu trop amorphe. Encore aurait-il tenu le pari
d'un film "à la Bresson" cela aurait pu être brillant, mais le film
est beaucoup trop rempli de dialogues et de scènes descriptives pour être de
cette ordre. De ce fait la mise en scène, bien qu'efficace et tout de même réussie visuellement (avec des tentatives intéressantes de surimpression entre autres) reste fonctionnelle.
Au final une certaine platitude se dégage malheureusement de l'ensemble. Le film est comme coincé entre la volonté de respect vis à vis du passé qu'il veut montrer authentiquement et une retenue dramatique qui l'empêche d'aller vraiment toucher les sentiments. Peut-être la réal voulait-elle éviter la madeleine de Proust, le côté romanesque et le cliché du "spleen" (en même temps la durée alanguie du tout penche fatalement vers une dimension nostalgique) mais cela créer un manque de substance. Donc je dirais que le film n'ose pas aller au bout de sa démarche. Pour moi, le grand film sur le monde de la teuf reste encore à faire.
Au final une certaine platitude se dégage malheureusement de l'ensemble. Le film est comme coincé entre la volonté de respect vis à vis du passé qu'il veut montrer authentiquement et une retenue dramatique qui l'empêche d'aller vraiment toucher les sentiments. Peut-être la réal voulait-elle éviter la madeleine de Proust, le côté romanesque et le cliché du "spleen" (en même temps la durée alanguie du tout penche fatalement vers une dimension nostalgique) mais cela créer un manque de substance. Donc je dirais que le film n'ose pas aller au bout de sa démarche. Pour moi, le grand film sur le monde de la teuf reste encore à faire.
Niveau reconstitution de l'époque... ça m'a été un peu
difficile de croire que les gens qu'on voit en soirée aient vraiment l'allure des
personnes des 90's...à moins qu'on a vraiment la tête 20 ans en arrière et qu’aujourd’hui soit comme hier. Aussi, les
acteurs se ressemblent beaucoup physiquement c'est assez étonnant...l'apparition de
Vincent Lacoste (qui ressemble un peu l'acteur principal) confirme étrangement
cette impression. Mais bon tout ça reste anecdotique!
Si tu aimes...les Daft Punk, ton adolescence, Bresson...tu as quelques chances d'apprécier Eden, qui malgré ses défauts, reste un film honnête.
Si tu aimes...les Daft Punk, ton adolescence, Bresson...tu as quelques chances d'apprécier Eden, qui malgré ses défauts, reste un film honnête.
Eden, Mia Hansen Love (2014)
Voir aussi :

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