Mange tes morts : le triste destin d'un tchouraveur
"Mange tes morts" : un titre franc, direct et, pour certains, évocateur. Faut-il vomir par la fenêtre?
L'histoire est celle de Jason, jeune gitan de 18 ans, qui vit de petites magouilles pour son grand frère et travaille à la déchetterie. A la veille de son baptême, il part en virée nocturne avec ses deux frères ainés (dont Fred, fraîchement sorti de 15 ans de taule) et son cousin pour voler un camion de cuivre...
Il semblerait, une nouvelle fois, que franchise et originalité ne paient pas à leur juste valeur dans notre société médiatique où rayonnent avant tout le consensus et le prémâché. Pourquoi ça? Car "Mange tes morts" est assurément un des films français les plus intéressants de cette année 2014 (et même plus) mais que, faute de jouer sur un terrain connu du spectateur lambda, il est aussi un film injustement boudé par les réseaux d'information généraliste.
Pourtant "Mange tes morts" propose de nous immerger, avec toute l'authenticité permise par son parti-pris de faire jouer des comédiens non-professionnels, dans la communauté des gitans, plus précisément les Yéniches. De là à rapprocher le silence qui entoure la sortie du film à l'hermétisme ambiant envers les personnes qui ne sont pas socialement intégrées et reconnues, il n'y a qu'un pas facile à franchir.
Car on a ici un film prenant et accrocheur, qui mêle l'aridité du documentaire à l'énergie et au lyrisme de la fiction. Au départ, on s'amuse des mots d'argots récurrents (le film est d'ailleurs sous-titré, ce qui, au final, ne se refuse pas) et de la gouaille beauf des acteurs, qui sont sans doute permis de véritables gitans. Mais, très rapidement, on se laisse prendre par la force des images, filmées dans un cinémascope lumineux et plutôt "western" de toute beauté, et l'on se met à s'attacher à la destiné de ses personnages en péril. A titre d'exemple, j'étais dans la salle avec un groupe d'une dizaine de gadjos bruyants qui se marraient à chaque "pral", "michto" et consort...n'empêche que petit à petit le silence a repris son droit. On sentait toute la salle prise dans la tension du film, à mesure que la virée nocturne des gitans tournait au mauvais rêve.
L'histoire est celle de Jason, jeune gitan de 18 ans, qui vit de petites magouilles pour son grand frère et travaille à la déchetterie. A la veille de son baptême, il part en virée nocturne avec ses deux frères ainés (dont Fred, fraîchement sorti de 15 ans de taule) et son cousin pour voler un camion de cuivre...
Il semblerait, une nouvelle fois, que franchise et originalité ne paient pas à leur juste valeur dans notre société médiatique où rayonnent avant tout le consensus et le prémâché. Pourquoi ça? Car "Mange tes morts" est assurément un des films français les plus intéressants de cette année 2014 (et même plus) mais que, faute de jouer sur un terrain connu du spectateur lambda, il est aussi un film injustement boudé par les réseaux d'information généraliste.
Pourtant "Mange tes morts" propose de nous immerger, avec toute l'authenticité permise par son parti-pris de faire jouer des comédiens non-professionnels, dans la communauté des gitans, plus précisément les Yéniches. De là à rapprocher le silence qui entoure la sortie du film à l'hermétisme ambiant envers les personnes qui ne sont pas socialement intégrées et reconnues, il n'y a qu'un pas facile à franchir.
Car on a ici un film prenant et accrocheur, qui mêle l'aridité du documentaire à l'énergie et au lyrisme de la fiction. Au départ, on s'amuse des mots d'argots récurrents (le film est d'ailleurs sous-titré, ce qui, au final, ne se refuse pas) et de la gouaille beauf des acteurs, qui sont sans doute permis de véritables gitans. Mais, très rapidement, on se laisse prendre par la force des images, filmées dans un cinémascope lumineux et plutôt "western" de toute beauté, et l'on se met à s'attacher à la destiné de ses personnages en péril. A titre d'exemple, j'étais dans la salle avec un groupe d'une dizaine de gadjos bruyants qui se marraient à chaque "pral", "michto" et consort...n'empêche que petit à petit le silence a repris son droit. On sentait toute la salle prise dans la tension du film, à mesure que la virée nocturne des gitans tournait au mauvais rêve.
En effet, "Mange tes morts" est un récit initiatique réussi, qui aborde des thèmes forts et reconnaissables, comme l'obligation d'appartenir à une communauté, le poids de la responsabilité et la difficulté de s'affirmer soi-même. Ces thèmes résonnent au milieu d'un univers misérable mais codifié, dont les règles font fi de la société extérieur (dont l'hypocrisie nous est renvoyée au visage) et que le réalisateur associe, malicieusement, au monde du western et du roadtrip amériacin.
L'intelligence et l'audace du film ont été récompensées par le prix Jean Vigo cette année, un excellent gage pour qui veut voir des propositions de cinéma innovantes !
Alors va voir "Mange tes morts", t'en redemanderas même à la fin !
Si tu aimes...les narvalos, les vieilles BM, les barbecues sur les terrains vagues...alors va voir "Mange tes morts" (de toute façon je t'ai dit, t'as pas le choix) !
Mange Tes Morts, Jean-Charles Hue (2014)
L'intelligence et l'audace du film ont été récompensées par le prix Jean Vigo cette année, un excellent gage pour qui veut voir des propositions de cinéma innovantes !
Alors va voir "Mange tes morts", t'en redemanderas même à la fin !
Si tu aimes...les narvalos, les vieilles BM, les barbecues sur les terrains vagues...alors va voir "Mange tes morts" (de toute façon je t'ai dit, t'as pas le choix) !
Mange Tes Morts, Jean-Charles Hue (2014)
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