sin city 2 "j'ai tué pour elle" : vice et vertu au royaume du mal
Alors, autant les dernières semaines n'étaient pas super folichonnes niveau sortie salle (à mon avis), autant en ce moment il y a beaucoup de films intéressants à voir (the tribe, horns, still the water...ça fait envie tout ça) !
Mais avant de pouvoir donner mon avis sur ces films, je souhaite rétablir une injustice, faite, assez ironiquement quand on y pense, à Sin City 2 (il a fait un bide aux US). On dit ce film nul, mal foutu, voir ringard. Objection votre honneur, laissez une chance à mon client, il est innocent ! Injustement accusé de médiocrité par la police du bon goût, il est temps de montrer pourquoi ce Sin City 1) n'est pas une bouse 2) est une des meilleures adaptations de BD faite par Hollywood à ce jour.
Presque 10 ans séparent Sin City premier du nom à "J'ai tué pour elle"...forcément c'est long ! Surtout quand on se souvient du choc qu'a fait le film à l'époque. Il préfigurait l'avènement du cinéma tourné en fond vert et retouché en entier en numérique. Sauf qu'ici, c'était pour faire vivre l'univers de Franck Miller, et donner un charme retro/film noir de toute bôôôté, écrin de choix pour un casting de haute volée, qui a notamment déterré Mickey Rourke d'entre les morts (ou ce qu'il en restait après la boxe et la dope). Du tout bon en somme.
Mais avant de pouvoir donner mon avis sur ces films, je souhaite rétablir une injustice, faite, assez ironiquement quand on y pense, à Sin City 2 (il a fait un bide aux US). On dit ce film nul, mal foutu, voir ringard. Objection votre honneur, laissez une chance à mon client, il est innocent ! Injustement accusé de médiocrité par la police du bon goût, il est temps de montrer pourquoi ce Sin City 1) n'est pas une bouse 2) est une des meilleures adaptations de BD faite par Hollywood à ce jour.
Presque 10 ans séparent Sin City premier du nom à "J'ai tué pour elle"...forcément c'est long ! Surtout quand on se souvient du choc qu'a fait le film à l'époque. Il préfigurait l'avènement du cinéma tourné en fond vert et retouché en entier en numérique. Sauf qu'ici, c'était pour faire vivre l'univers de Franck Miller, et donner un charme retro/film noir de toute bôôôté, écrin de choix pour un casting de haute volée, qui a notamment déterré Mickey Rourke d'entre les morts (ou ce qu'il en restait après la boxe et la dope). Du tout bon en somme.
Sauf que Sin City, malgré son esthétique hyper léchée, son ambiance noire, ses personnages et ses histoires entremêlées bien barjos, avait un gros défaut : ce n'était pas une adaptation, mais une transposition. Par souci louable de respect à l'ouvre d'origine, le réalisateur avait pris les cases de la BD et en avait fait plus ou moins le storyboard de son film. Au final, ça donnait l'étrange sensation de voir non pas un film, mais une BD animée. Au final, c'était très sympa du fait du matériau original, mais il y avait quelque chose d'étrange, un faux rythme qui devenait à certains moments assez lourdingue, peu aidé en cela par l'omniprésence des voix-offs. En somme, Sin City était un très bon "ride", mais pas un super film en tant que tel.
Sin City 2, au final, c'est un peu l'acte de naissance de la BD devenue film. On a ici le droit à une vraie adaptation, et non pas une transposition case par case. Et quelle adaptation ! Désormais affranchi de l'étroitesse des cases de BD, le film est un véritable régal visuel, qui ose dorénavant les plus audacieux plans-séquences (l'intro du film en compagnie de Marv est, à ce niveau, jubilatoire). On sent pourtant toujours autant l'influence de Miller aux commandes. En fait, j'imagine très bien Miller s'extasier comme un petit enfant devant touts les propositions techniques que lui a apporté l'expérience de Rodriguez, comme par exemple, la possibilité de jouer avec la profondeur de champ 3D, qui permet toutes sortes de mises en abyme. En fait, on est plus visuellement dans "la BD devient un film" mais plutôt dans "le film devient une BD"... je sais pas si c'est très clair, mais en tout cas, à l'heure actuelle je n'ai rien vu d'aussi intéressant dans la façon de marier deux médias différents.
Sin City 2, au final, c'est un peu l'acte de naissance de la BD devenue film. On a ici le droit à une vraie adaptation, et non pas une transposition case par case. Et quelle adaptation ! Désormais affranchi de l'étroitesse des cases de BD, le film est un véritable régal visuel, qui ose dorénavant les plus audacieux plans-séquences (l'intro du film en compagnie de Marv est, à ce niveau, jubilatoire). On sent pourtant toujours autant l'influence de Miller aux commandes. En fait, j'imagine très bien Miller s'extasier comme un petit enfant devant touts les propositions techniques que lui a apporté l'expérience de Rodriguez, comme par exemple, la possibilité de jouer avec la profondeur de champ 3D, qui permet toutes sortes de mises en abyme. En fait, on est plus visuellement dans "la BD devient un film" mais plutôt dans "le film devient une BD"... je sais pas si c'est très clair, mais en tout cas, à l'heure actuelle je n'ai rien vu d'aussi intéressant dans la façon de marier deux médias différents.
Après, tout comme le premier Sin City, on pourrait dire que ses qualités sont aussi ses défauts. A être très "esprit BD", le film risque de larguer ceux qui veulent du traditionnel. L'histoire a quand même un rythme spécial, découpé en trois histoires bien distinctes, dont une qui se finit carrément mal, sans résolution classique avant que la prochaine prenne la suite...pour certains (dont moi), c'est original, assumé, et sers le projet du film (voir un film comme on lirait une BD), pour d'autres, cela peut être vécu comme un petit crachat au visage... mais bon, faut garder l'esprit ouvert aussi hein. (Remarque que je n'ai pas fait de spoil).
On pourrait aussi reprocher un côté "grossier", dans le sens vulgaire, forcément, mais aussi du côté des dialogues et des perso, mal dégrossis. M'enfin selon moi reprocher ça au film, c'est comme reprocher au gruyère d'avoir trop de trous ou à Mario d'avoir de la moustache...ça fait parti du truc quoi. (Chose qui rend pour moi d'autant plus incompréhensible les critiques généralistes qui portent au firmament le premier Sin City et canarde le nouveau).
En plus, l'écriture est loin d'être mauvaise. Il y a même ici un sens extrêmement aigu de la morale et de la justice, dans cette espèce de caricature d'un far west moderne où chacun fait sa propre loi, avec tout ce que cela implique d'engagements, de sacrifices et de confrontations. On est bien dans le mythe du Surhomme au final, qui se bat chaque jour pour ses propres valeurs. Au milieu de production tellement consensuelles et calibrées, ça fait du bien de voir quelque chose de plus mature et sombre que les airs qu'il se donne (tout l'opposé des derniers Batman en fait). Et lorsqu'on reproche au film d'être misogyne, c'est à mon avis tout le contraire! Bon ok...un mec va passer la moitié du film à essuyer la bave de ses lèvres, mais toutes les pépés du films sont quand même bien plus fortes que les mecs, souvent à leur merci !
Il y aurait encore pas mal à dire sur ce film, notamment la façon dont Rodriguez laisse sa marque "décontractée", surtout lorsqu'il s'agit de rendre les scènes de violence volontairement non crédibles - ce qui est tout à son honneur - ou sur le casting, qui, entre rappels, nouvelles têtes et caméos excellents (Martiiii !) fait carrément plaisir. Mais je te laisse le plaisir de voir le film plutôt que de lire ce texte déjà trop long.
Alors, si tu aimes...les BABES (oh oui), la philosophie de Nietzsche et les énucléations... Vas voir Sin City 2 !!
Sin City : J'ai Tué Pour Elle, Robert Rodriguez & Frank Miller (2014)
On pourrait aussi reprocher un côté "grossier", dans le sens vulgaire, forcément, mais aussi du côté des dialogues et des perso, mal dégrossis. M'enfin selon moi reprocher ça au film, c'est comme reprocher au gruyère d'avoir trop de trous ou à Mario d'avoir de la moustache...ça fait parti du truc quoi. (Chose qui rend pour moi d'autant plus incompréhensible les critiques généralistes qui portent au firmament le premier Sin City et canarde le nouveau).
En plus, l'écriture est loin d'être mauvaise. Il y a même ici un sens extrêmement aigu de la morale et de la justice, dans cette espèce de caricature d'un far west moderne où chacun fait sa propre loi, avec tout ce que cela implique d'engagements, de sacrifices et de confrontations. On est bien dans le mythe du Surhomme au final, qui se bat chaque jour pour ses propres valeurs. Au milieu de production tellement consensuelles et calibrées, ça fait du bien de voir quelque chose de plus mature et sombre que les airs qu'il se donne (tout l'opposé des derniers Batman en fait). Et lorsqu'on reproche au film d'être misogyne, c'est à mon avis tout le contraire! Bon ok...un mec va passer la moitié du film à essuyer la bave de ses lèvres, mais toutes les pépés du films sont quand même bien plus fortes que les mecs, souvent à leur merci !
Il y aurait encore pas mal à dire sur ce film, notamment la façon dont Rodriguez laisse sa marque "décontractée", surtout lorsqu'il s'agit de rendre les scènes de violence volontairement non crédibles - ce qui est tout à son honneur - ou sur le casting, qui, entre rappels, nouvelles têtes et caméos excellents (Martiiii !) fait carrément plaisir. Mais je te laisse le plaisir de voir le film plutôt que de lire ce texte déjà trop long.
Alors, si tu aimes...les BABES (oh oui), la philosophie de Nietzsche et les énucléations... Vas voir Sin City 2 !!
Sin City : J'ai Tué Pour Elle, Robert Rodriguez & Frank Miller (2014)
Monnki
Voir aussi :
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